vendredi 5 avril 2013

Mali: Boukary Daou bénéficie d'une liberté provisoire.

Le journaliste malien Boukary Daou a été provisoirement libéré ce mardi après avoir passé 20 jours dans la prison. Le directeur de publication du quotidien malien le "Républicain", arrêté le 6 mars dernier retrouve enfin sa famille et ses trois enfants.
A sa sortie de prison, le journaliste Boukary Daou, visiblement combatif, a tenu à salué et à reconnaître la forte mobilisation de ses pairs pour sa libération. Pour le directeur de publication du quotidien le "Républicain", sa sortie provisoire de prison marque certes une étape importante vers l'acquisition de sa liberté totale mais, souligne -t-il, que le combat est loin d'être terminé encore.
Toutefois, il invite tous les membres de sa corporation à le
soutenir davantage jusqu'à la victoire finale. De son côté, l'avocat de Boukary Daou se félicite pour cette mise en liberté provisoire de son client. Selon lui, cette sortie de prison de Boukary Daou  est un grand pas qui vient d'être franchi vers la relaxe de ce journaliste. Pour l'instant, le procès de Boukary Daou est fixé au 17 avril prochain. Ceci dit  que l'avocat de M. Daou et son client disposent d'une quinzaine de jours pour rassembler les arguments et éléments de preuves nécessaires pour prouver au juge devant le tribunal l'innocence de l'accusé sans quoi il risque une peine d'emprisonnement de 3 ans.
Boukary Daou est inculpé pour "diffusion de fausses nouvelles " et "incitation au crime et au délit". Au lendemain de l'arrestation du directeur de publication du quotidien le "Républicain" par les services militaires maliens, toute la presse malienne s'était mobilisée pour dénoncer cette arrestation de leur confrère. De ce fait, une journée sans presse avait été observée dans tout le pays en guise de soutien à M. Daou.
L'arrestation de ce journaliste était intervenue suite à la publication par M. Daou d'une lettre ouverte d'un soldat malien au front critiquant vivement les faveurs accordés au capitaine Amadou Aya Sanogo, ex chef de la junte militaire.
Les faits remontes au début mars alors que les soldats français et maliens étaient en pleine bataille contre les islamistes installés au nord du pays où ils imposaient leurs lois. C'est dans ce contexte politico-militaire tendu que cette lettre dont l'auteur serait un soldat malien au front, frustré, a été publié.
L'auteur de ladite lettre s'attaquerait rigoureusement à l'ex chef de la junte pour non seulement l"irrationalité" de son salaire mais également son choix de rester à Bamako, loin des combats  alors qu'il pouvait se rendre au front apporter son expertise militaire pour la reconquête de cette partie septentrionale du Mali.
L'inculpation de ce journaliste Boukary Daou peut amener  les hommes et les femmes de médias à une réflexion pointue sur la marge de manœuvre et la liberté d'expression dont ils disposent dans leur mission d'informer surtout en période de guerre ou de crise.

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