vendredi 19 avril 2013

Guinee:Les impressions d'un manifestant particulier

Comme lors des deux autres fois, Tierno Monenembo, l’écrivain guinéen, lauréat du Renaudot 2008, était ce jeudi 18 avril parmi les manifestants que l’opposition avait conviés dans la rue, en vue de protester contre une attitude que les adversaires d’Alpha Condé qualifient d’«unilatérale » par rapport au processus électoral en cours. Installé dans son véhicule et aux côté de son chauffeur, Tierno Monenembo a poursuivi la marche depuis le rond-point de Bambéto jusqu’à la réception d’Aboubacar Sylla à Ratoma, après sa libération. Comme tous les manifestants, il a inhalé les gaz lacrymogènes et s’est retrouvé sous la pluie de pierres que les manifestants ont lancées contre les forces de l’ordre. A l’issue de ce périple, GCI l'a rencontré pour qu’il partage ses impressions avec nos milliers de lecteurs. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on s’est retrouvé avec un leader d’opinion satisfait de la marche d’aujourd’hui et qui justifie son engagement par la position de l’artiste qu’il est selon lui, la faiblesse de la mobilisation en soi est consécutive au fait que les leaders de l’opposition ont disposé de peu de temps pour organiser.
« C’était beau ! » ce sont les premiers mots que Tierno Monenembo nous a confiés. Pour lui, la marche a été belle même s’il reconnait que la mobilisation n’a pas été aussi importante que les autres fois. Mais il a tout de même l’impression que la faiblesse de cette mobilisation a été compensée par la détermination, voire même « l’agressivité » de ceux qui sont sortis.
Quant au sentiment de beauté qu’il semble tirer de la marche, il l’explique par le fait que l’artiste perçoit souvent une forme de beauté dans toute révolte, dans toute réforme. Étonnés, nous lui demandons alors si l’artiste faisait abstraction de la violence et des conséquences souvent dramatiques qui en découlent ? Sa réponse : « l’artiste s’inscrit dans une perspective de l’idéal qui peut résulter de la révolution. Du coup, cet idéal transforme la réalité du moment et lui confère une dimension esthétique ».

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