lundi 25 février 2013

L'Analyse géopolitique d'un conflit: l'exemple casamençais.

La case-Foyer du CESTI a abrité ce vendredi 22 février 2013, de 17h 19 à 20h 13, une conférence animée par Jean-Claude MARUT, chercheur au Centre National de Recherche Scientifique( CNRS) et au Centre d'Etudes d'Afrique noire( CEAN) de Bordeaux. La dite conférence s'est déroulée sous la présence du colonel Abdou TCHIAM, chef du service administratif de la Direction Nationale des Relations publiques de l'Armée( DIRPA). La conférence avait pour thème: "L'analyse géopolitique d'un conflit: l'exemple casamençais"
Introduit par M.Thierno DIOP, ancien Directeur des études au CESTI et M.Moustapha GUEYE, le conférencier a tout d'abord commencé par faire une analyse de la situation actuelle du conflit sénégalais en casamance. De ce fait, Jean-Claude MARUT,  a rappelé l'espoir suscité par les annonces de l'actuel Président de la République. En outre, Jean-Claude MARUT a aussi  brossé quelques points qui constituent , de nos jours, un blocage dans la résolution de ce conflit qui perdure depuis une trentaine d'années. Parmi ces initiatives ayant suscité cet espoir aux yeux de l'opinion publique sénégalaise, on peut entre autres citer: 
-l'ouverture du dialogue avec tous les acteurs impliqués dans cette crise;
-le recours à une médiation tant au niveau interne qu'externe. Sur le plan interne, le Président s'appuie sur la société civile représentée par Robert SAGNA dont la mission principale est d'unifier le mouvement rebelle. Chose dont ne veut pas entendre parler Salif Sadio. Au niveau externe, les actuelles autorités ont fait appel au Président gambien, Yahya JAMMEH mais aussi au canal Bissau guinéen à travers le général Antonio NDIAYE.
Cependant, ces initiatives porteuses d'espoir ont montré leurs limites et se sont vite heurtées à pas mal de doutes et de difficultés. La première difficulté est le passage d'un médiateur accepté de tous à plusieurs médiateursqui ont parfois du mal à avoir, entre eux, des contacts. L'autre hic, c'est que le Président Macky SALL s'appuie sur un régime de Yahya JAMMEH pour qui, les droits de l'Homme ne sont pas sa priorité.
Pour remonter aux origines du conflit, le conférencier lie les causes de ce différend à un certain nombre de facteurs et de crises à la fois internes qu'externes.
Au niveau interne, l'une des causes de ce conflit, estime M.MARUT, c'est la réponse  non satisfaisante de l'Etat sénégalais à un certain nombre de crises liées à des problèmes d'ordre climatique, financier;
l'émergence d'une offre national-populiste; la répression par l'Etat sénégalais d'un point de vue indépendantiste; la fuite en avant des indépendantistes, l'enchevêtrement avec des rivalités de pouvoir et l'instrumentalisation politique du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), par l'opposition à l'époque, le Parti démocratique sénégalais( PDS).
A l'extérieur, le conférencier ponte du doigt au rôle joué par les Etats gambien et Bissau guinéen dans ce conflit. Dans sa conclusion, Jean-Claude MARUT, estime que "les conflits sont normaux". Par ailleurs, il affirme que les solutions jusqu'ici apportées par les différents régimes politiques ne sont que vaines car, selon lui, l'Etat apporte des réponses économiques à une crise dont la nature, les origines et la forme sont politiques. Quant aux solutions, le président SALL propose la démobilisation, le désarmement et la réinsertion des rebelles. Quant aux Casamançais, il entend mettre en place une politique de décentralisation, de reconstruction de la région, de développement et de désenclavement. 
En termes de perspectives, le conférencier Jean-Claude MARUT  suggère deux pistes de solutions à savoir: la reconnaissance du MFDC  et la nécessité de la tenue d'un débat public citoyen sur la question casamançaise.

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