dimanche 23 mars 2014

FANAYE : Les jeunes exigent la désaffectation des terres accaparées



Près de trois ans après les incidents survenus le 26 octobre 2011 dans la communauté rurale de Fanaye, les jeunes  gardent en mémoire des souvenirs cauchemardesques. L’Association Sportive et Culturelle (A.SC) de Fanaye demande un audit du patrimoine foncier dans leur Communauté rurale. Son secrétaire général, Aboubakr LY exige des autorités la désaffectation des terres attribuées et non mises en valeur  par leurs bénéficiaires après plus d’une décennie.
« On ne peut pas affecter à quelqu’un un terrain de 30/30 et qu’il reste plus de 10 ans sans l’occuper encore moins le revendre à quelqu’un d’autre qui en manifeste le besoin », a déclaré Aboubakr Ly, secrétaire général  de l’A.S.C de la zone de Fanaye. Les jeunes dénoncent le système d’affectation de terres qui, selon eux, pose problème. Ils font part de leur inquiétude face au phénomène de l’accaparement de terre.  « D’ici(Fanaye) jusqu’à Thiangaye, la terre a été affectée à des personnes sur des terrains d’habitat ». Et le secrétaire général  de fustiger « Quand les caisses du conseil rural sont vides, celui-ci veut de l’argent. Pour cela, les conseillers ruraux n’ont qu’une seule solution : lotisser la terre et l’affecter à des personnes ».
Dans la communauté rurale de Fanaye, le phénomène de l’accaparement de terres est en train de prendre des proportions inquiétantes. Le phénomène est tel que l’Association Sportive et Culturelle craint pour les générations futures. « De nos jours, même si vous voulez construire un poste de santé ou une école, vous en aurez pas d’espace. Toute chose d’utilité publique n’a plus de place. On n’a laissé aucune place pour les infrastructures publiques. Et il y a véritablement un problème de terre qui se pose pour les  générations futures pour avoir des  espaces où habiter », regrette  M.LY. Toutefois, il reconnait que les jeunes disposent de quelques espaces de loisirs notamment de 3 à 4 terrain qui servent de terrain de football ou de lieu de pratiques d’événements des navétanes. Mais, ces terrains, souligne-t-il, leur ont été affectés depuis longtemps.
Près de trois ans après, les jeunes de Fanaye regrettent les événements qui nuisent selon eux, au nom du village, à la communauté rurale, voire même  aux populations. Lesquels événements d’ailleurs  s’étaient soldés par des pertes en vie humaine. L’association sportive et  culturelle affirme qu’on n’en serait pas arrivé là si les autorités avaient prêté une oreille attentive aux préoccupations des populations. Et pourtant, les populations avaient longtemps tiré sur la sonnette d’alarme : « On ne voulait pas que ça se passe de façon-là. On voulait que l’Etat intervienne. C’est pourquoi, il y a avait eu plus de cinq manifestations pacifiques pour interpeller l’Etat, les pouvoirs publics mais personne n’a réagi », déplore  Aboubakr LY.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces événements malheureux survenus dans la communauté rurale de Fanaye ont laissé des traces entre les populations. Il y a jusqu’à présent des gens qui ne se parlent pas. Ces incidents ont certes eu des effets brusques mais avec le temps, ça passe, estime les jeunes. L’affectation de 20.000 ha à des promoteurs italiens devant investir dans le projet agro-industriel Sen éthanol-sen huile dans la communauté rurale de Fanaye(Département de Podor) était à l’origine de ces incidents qui avaient fait un bilan de deux (2morts et une dizaine de blessés, le 22 octobre 2011. Sans avoir tenu compte des avis des populations, le  président de la communauté rurale délibère  et parle d’un investissement de 100 milliards sur une période de 10 ans. Alors que les populations, dès le début de ce projet, s’étaient opposées en dénonçant le manque de concertation du président de la communauté rurale. Tout est parti d’une réunion convoquée par le président de la communauté rurale de Fanaye qui a tourné au drame. Les deux parties en face étaient armées de couteaux, de sabres, de haches, de coupecoupes, de pierres etc.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Partager