Près
de trois ans après les incidents survenus le 26 octobre 2011 dans la communauté
rurale de Fanaye, les jeunes gardent en
mémoire des souvenirs cauchemardesques. L’Association Sportive et Culturelle (A.SC)
de Fanaye demande un audit du patrimoine foncier dans leur Communauté rurale.
Son secrétaire général, Aboubakr LY exige des autorités la désaffectation des
terres attribuées et non mises en valeur
par leurs bénéficiaires après plus d’une décennie.
« On ne peut pas affecter à quelqu’un un
terrain de 30/30 et qu’il reste plus de 10 ans sans l’occuper encore moins le
revendre à quelqu’un d’autre qui en manifeste le besoin », a déclaré
Aboubakr Ly, secrétaire général de l’A.S.C
de la zone de Fanaye. Les jeunes dénoncent le système d’affectation de terres
qui, selon eux, pose problème. Ils font part de leur inquiétude face au
phénomène de l’accaparement de terre. « D’ici(Fanaye) jusqu’à Thiangaye, la terre a été affectée à des
personnes sur des terrains d’habitat ». Et le secrétaire général de fustiger « Quand les caisses du
conseil rural sont vides, celui-ci veut de l’argent. Pour cela, les conseillers
ruraux n’ont qu’une seule solution : lotisser la terre et l’affecter à des
personnes ».
Dans la communauté
rurale de Fanaye, le phénomène de l’accaparement de terres est en train de
prendre des proportions inquiétantes. Le phénomène est tel que l’Association
Sportive et Culturelle craint pour les générations futures. « De nos jours, même si vous voulez construire
un poste de santé ou une école, vous en aurez pas d’espace. Toute chose
d’utilité publique n’a plus de place. On n’a laissé aucune place pour les
infrastructures publiques. Et il y a véritablement un problème de terre qui se
pose pour les générations futures pour
avoir des espaces où habiter »,
regrette M.LY. Toutefois, il reconnait que les jeunes disposent de
quelques espaces de loisirs notamment de 3 à 4 terrain qui servent de terrain
de football ou de lieu de pratiques d’événements des navétanes. Mais, ces
terrains, souligne-t-il, leur ont été affectés depuis longtemps.
Près de trois ans
après, les jeunes de Fanaye regrettent les événements qui nuisent selon eux, au
nom du village, à la communauté rurale, voire même aux populations. Lesquels événements
d’ailleurs s’étaient soldés par des
pertes en vie humaine. L’association sportive et culturelle affirme qu’on n’en serait pas
arrivé là si les autorités avaient prêté une oreille attentive aux
préoccupations des populations. Et pourtant, les populations avaient longtemps
tiré sur la sonnette d’alarme : « On ne voulait pas que ça se passe de façon-là. On voulait que l’Etat intervienne.
C’est pourquoi, il y a avait eu plus de cinq manifestations pacifiques pour
interpeller l’Etat, les pouvoirs publics mais personne n’a réagi »,
déplore Aboubakr LY.
Et le moins que l’on
puisse dire, c’est que ces événements malheureux survenus dans la communauté
rurale de Fanaye ont laissé des traces entre les populations. Il y a jusqu’à
présent des gens qui ne se parlent pas. Ces incidents ont certes eu des effets
brusques mais avec le temps, ça passe, estime les jeunes. L’affectation de
20.000 ha à des promoteurs italiens devant investir dans le projet
agro-industriel Sen éthanol-sen huile dans la communauté rurale de
Fanaye(Département de Podor) était à l’origine de ces incidents qui avaient
fait un bilan de deux (2morts et une dizaine de blessés, le 22 octobre 2011.
Sans avoir tenu compte des avis des populations, le président de la communauté rurale
délibère et parle d’un investissement de
100 milliards sur une période de 10 ans. Alors que les populations, dès le
début de ce projet, s’étaient opposées en dénonçant le manque de concertation
du président de la communauté rurale. Tout est parti d’une réunion convoquée
par le président de la communauté rurale de Fanaye qui a tourné au drame. Les
deux parties en face étaient armées de couteaux, de sabres, de haches, de coupecoupes,
de pierres etc.
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