vendredi 28 mars 2014

BOKHOL : la culture maraichère au cœur des activités féminines



La culture maraichère est l’une des principales activités dans laquelle se sont spécialisées plusieurs femmes de Bokhol. Derrière ce village, de vastes étendues de terres à perte de vue aménagées, servent de lieu de repiquage de jeunes plants de tomates. Ces champs s’étendent sur une superficie de 18 ha dont le coût global de la production pour cette campagne est estimé à 12 millions de FCFA pour une production totale de 300 tonnes.
A l’entrée  des champs, pousse une petite herbe tendre aux abords de la route. Dans leur tenue de paysannes, certaines femmes visiblement extenuées sont assises sous de  petits hangars pendant que d’autres, accompagnées de leurs enfants, sont dispersées ça et là dans le champ. Des hommes parfois en culottes, pelles en mains, s’occupent de l’eau transbahutée par le biais d’un canal à partir de la station pompage d’où elle est envoyée grâce à des tuyaux plastiques noirs qui longent les deux extrémités à la sortie du champ.
Agée d’une quarantaine d’années, Mame Fatou NDIAYE fait partie de ces femmes productrices de tomates de Bokhol. Sur les 18 ha que compte l’ensemble du champ, elle a à son compte 0,20 ha qu’elle partage avec sa sœur. Assistée par son enfant en 4ème venu l’assister, Mme Ndiaye assure que la durée maximale de la culture de la tomate s’étend généralement sur une période comprise entre 3 à 4 mois. Mais selon elle, tout dépend parfois aussi de l’engrais.
Sur la question de l’irrigation des pépinières, elle affirme ne pas rencontrer des problèmes dans la mesure où celle-ci est assurée par la station de pompage. « L’union veille sur les coûts hydroliques », à en croire la présidente du GIE des femmes de Bokhol, Mme Khadija DIA. Si en ce qui  concerne l’eau, les femmes ne sont pas confrontées à beaucoup de difficultés, sur le plan de l’écoulement, les productrices se plaignent. Les rapports  entre eux  et la SOCAS ne sont toujours pas les meilleurs. Mais qu’à cela ne tienne, la  SOCAS reste encore le principal partenaire de ces femmes productrices de tomates. S’agissant de la subvention, seul l’engrais est subventionné par l’Etat.
Pour cette femme qui pratique l’agriculture familiale, spécialisée notamment  dans la culture maraichère, elle ne voit pas d’un mauvais œil l’arrivée d’investisseurs et promoteurs privés évoluant dans l’agro business : « Les personnes qui viennent demander des terres pour investir dans l’agro business ont les moyens pour mettre en valeur les terres. Je pense qu’il peut y avoir à la fois une place pour l’agriculture familiale que nous les femmes pratiquons essentiellement et l’agro business pratiquée pour la plupart par des promoteurs étrangers et nationaux qui en sont demandeurs », a déclaré Mame Fatou Ndiaye. Toutefois, cette productrice de tomates, dans un ton posé mais ferme prévient « Il faudra cependant que l’agro business contribue à la création d’emplois pour nos enfants ». En dépit de quelques difficultés liées à l’écoulement de sa production, la préoccupation de cette dame résulte surtout du fait qu’elle est, comme plusieurs de ces amies, sommée de réaliser de fameux rendements sans quoi, la terre sur laquelle elle travaille, lui sera tout simplement retirée, chose qui ne reste pas sans l’obnubiler.

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