La
culture maraichère est l’une des principales activités dans laquelle se sont
spécialisées plusieurs femmes de Bokhol. Derrière ce village, de vastes
étendues de terres à perte de vue aménagées, servent de lieu de repiquage de
jeunes plants de tomates. Ces champs s’étendent sur une superficie de 18 ha
dont le coût global de la production pour cette campagne est estimé à 12
millions de FCFA pour une production totale de 300 tonnes.
A l’entrée des champs, pousse une petite herbe tendre
aux abords de la route. Dans leur tenue de paysannes, certaines femmes
visiblement extenuées sont assises sous de
petits hangars pendant que d’autres, accompagnées de leurs enfants, sont
dispersées ça et là dans le champ. Des hommes parfois en culottes, pelles en
mains, s’occupent de l’eau transbahutée par le biais d’un canal à partir de la
station pompage d’où elle est envoyée grâce à des tuyaux plastiques noirs qui
longent les deux extrémités à la sortie du champ.
Agée d’une
quarantaine d’années, Mame Fatou NDIAYE fait partie de ces femmes productrices
de tomates de Bokhol. Sur les 18 ha que compte l’ensemble du champ, elle a à
son compte 0,20 ha qu’elle partage avec sa sœur. Assistée par son enfant en 4ème
venu l’assister, Mme Ndiaye assure que la durée maximale de la culture de la
tomate s’étend généralement sur une période comprise entre 3 à 4 mois. Mais selon
elle, tout dépend parfois aussi de l’engrais.
Sur la question de
l’irrigation des pépinières, elle affirme ne pas rencontrer des problèmes dans
la mesure où celle-ci est assurée par la station de pompage. « L’union veille sur les coûts hydroliques »,
à en croire la présidente du GIE des femmes de Bokhol, Mme Khadija DIA. Si en
ce qui concerne l’eau, les femmes ne
sont pas confrontées à beaucoup de difficultés, sur le plan de l’écoulement,
les productrices se plaignent. Les rapports
entre eux et la SOCAS ne sont
toujours pas les meilleurs. Mais qu’à cela ne tienne, la SOCAS reste encore le principal partenaire de
ces femmes productrices de tomates. S’agissant de la subvention, seul l’engrais
est subventionné par l’Etat.
Pour cette femme qui
pratique l’agriculture familiale, spécialisée notamment dans la culture maraichère, elle ne voit pas
d’un mauvais œil l’arrivée d’investisseurs et promoteurs privés évoluant dans
l’agro business : « Les
personnes qui viennent demander des terres pour investir dans l’agro business
ont les moyens pour mettre en valeur les terres. Je pense qu’il peut y avoir à
la fois une place pour l’agriculture familiale que nous les femmes pratiquons
essentiellement et l’agro business pratiquée pour la plupart par des promoteurs
étrangers et nationaux qui en sont demandeurs », a déclaré Mame Fatou
Ndiaye. Toutefois, cette productrice de tomates, dans un ton posé mais ferme
prévient « Il faudra cependant
que l’agro business contribue à la création d’emplois pour nos enfants ».
En dépit de quelques difficultés liées à l’écoulement de sa production, la préoccupation
de cette dame résulte surtout du fait qu’elle est, comme plusieurs de ces
amies, sommée de réaliser de fameux rendements sans quoi, la terre sur laquelle
elle travaille, lui sera tout simplement retirée, chose qui ne reste pas sans
l’obnubiler.
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