Les lotissements et les
affectations de terres par l’Etat ont souvent fait l’objet d’une désapprobation des populations de la Casamence. Malgré que les attributions de terres soient faites conformément à la Loi sur le domaine
national, les populations quant à elles n’ont cessé de dénoncer ce qu’elles
appellent le manque de concertation totale. L’adoption de cette Loi en 1964, a
remis donc en cause le droit coutumier sur la terre que les populations disaient
détenir. Du coup, son application a vite été perçue comme une confiscation de leurs terres. L’attribution de vastes Ha de terres arables
à des étrangers garantie par la loi sur le domaine national a renforcé chez les
populations le sentiment de spoliation de leurs terres.
Selon Jean Claude
Marut, chercheur associé au laboratoire
dans le monde et en Afrique, la question foncière a été au cœur des origines du
conflit sénégalais en Casamence. Pour lui, les conflits fonciers ont sans doute
un lien de causalité avec le conflit armé.
Les conflits fonciers ont fait
l’objet d’une instrumentalisation par le mouvement indépendantiste. A plusieurs
reprises, le mouvement indépendantiste a mis en avant la question foncière pour
organiser des mobilisations populaires. « Je ne pardonnerai pas ceux qui
ont piloté le lotissement », « Nous étions devenus des étrangers à
Ziguinchor où nous sommes nés...», sont entre autres parmi les slogans
scandés, Lors des marches de protestation par les manifestants.
Plus de 30 ans depuis
l’éclatement de cette crise, les enjeux de l’exploitation minière et forestière
ainsi que le retour éventuel de plus de 60.000 personnes qui ont quitté leur région,
les risques de nouveaux conflits fonciers demeurent latents à en croire
Jean Claude Marut.
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