M.Birahim Moussa Gueye, formateur au Cesti. |
28
ans après la disparition de Cheikh Anta Diop, le Cesti consacre son 2ème
carrefour d’actualité de l’année 2014 sur ce personnage, reconnu de nos jours, parmi
les brillants intellectuels du Sénégal et du continent. Une occasion mise à
profit pour lui rendre un hommage et de revisiter son œuvre. Les conférenciers ainsi que
certains invités, à travers leurs témoignages, sont également revenus sur sa méthodologie et la double casquette
scientifique et politique.
Le Pr.d’Histoire des Relations internationales
et formateur au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information
(CESTI), M. Birahim Moussa GUEYE a qualifié de « gigantesque » l’œuvre léguée par Cheikh Anta. « Cheikh Anta a voulu montré et il l’a fait de
brillante manière malgré tous les ostracismes dont il a été victime,
l’antériorité de la civilisation nègre. » Selon lui, malgré le fait
qu’il soit combattu aussi bien dans son pays qu’en occident, Cheikh Anta n’a
pas reculé dans son combat pour la reconnaissance et la réhabilitation de la
civilisation africaine.
Comme la plupart des
invités et des intervenants, l’ancien Directeur des études du Cesti
regrette : « C’est dommage
qu’il n’ait pas une grande vulgarisation de son œuvre scientifique.»
A en croire M.GUEYE,
Cheikh Anta est certes un homme à double facette mais il était beaucoup plus
connu sous sa casquette de scientifique que politique. « Il s’est penché à la fois sur le côté scientifique en tant que
tel mais aussi dans les domaines beaucoup plus connus par exemple l’histoire.
Il a écrit sur l’Egypte et s’est penché sur les questions linguistiques, les
langues négro-africaines etc. » et « Il a privilégié le côté scientifique que le côté politique. C’est
pourquoi son côté politique n’a pas beaucoup prospéré », a-t-il
poursuivi.
Quelques temps après
la mort de Cheikh Anta, le professeur Birahim Moussa Gueye, alors Directeur des
études du Cesti à l’époque, se
souvient : « j’avais écrit
un article que j’avais remis à M. Djib Diédiou pour être publié au Soleil. Dans cet article, je demandais à ce que
Cheikh Anta soit le parrain de l’Université. Mais le Soleil l’avait
sucré. Mais plus tard, j’ai été satisfait parce que mes collègues
enseignants de la Faculté des Lettres s’étaient réunis après que le
gouvernement s’est empressé de donner le
nom de Chekh Anta à l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) pour dire que ça
c’est trop peu. C’est ainsi que l’Université a finalement porté le nom de
Cheikh Anta.»
Selon M. Gueye, on ne
reconnait pas l’intellectuel par le nombre de ses diplômes mais plutôt par sa
capacité de pouvoir mettre son intelligence au service de sa communauté, de sa
société. Ainsi, il invite la jeune génération à une meilleure exploitation de
l’ouvre de Cheikh Anta dont le combat et le parcours font de lui un
intellectuel de stature internationale.
Pour terminer, le
professeur des Relations internationales au Cesti se dit inquiet de la
récurrence des violences dans l’Université de Dakar qui porte le nom de ce
grand penseur. Pour pallier à ces violences, M.GUEYE suggère la tenue des états
généraux de l’Education au lieu, dit-il, des assises à la petite semaine qui
regroupe un petit nombre de personnes.
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