vendredi 14 février 2014

« CHEIKH ANTA DIOP A PROUVE DE BRILLANTE MANIERE, L’ANTERIORITE DE LA CIVILISATION NEGRE », SELON M.BIRAHIM MOUSSA GUEYE


M.Birahim Moussa Gueye, formateur au Cesti.

28 ans après la disparition de Cheikh Anta Diop, le Cesti consacre son 2ème carrefour d’actualité de l’année 2014 sur ce personnage, reconnu de nos jours, parmi les brillants intellectuels du Sénégal et du continent. Une occasion mise à profit pour lui rendre un hommage et de revisiter  son œuvre. Les conférenciers ainsi que certains invités, à travers leurs témoignages, sont également revenus  sur sa méthodologie et la double casquette scientifique et politique.
 Le Pr.d’Histoire des Relations internationales et formateur au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), M. Birahim Moussa GUEYE a qualifié de « gigantesque » l’œuvre  léguée par Cheikh Anta. « Cheikh Anta a voulu montré et il l’a fait de brillante manière malgré tous les ostracismes dont il a été victime, l’antériorité de la civilisation nègre. » Selon lui, malgré le fait qu’il soit combattu aussi bien dans son pays qu’en occident, Cheikh Anta n’a pas reculé dans son combat pour la reconnaissance et la réhabilitation de la civilisation africaine.
Comme la plupart des invités et des intervenants, l’ancien Directeur des études du Cesti regrette : « C’est dommage qu’il n’ait pas une grande vulgarisation de son œuvre scientifique.» 
A en croire M.GUEYE, Cheikh Anta est certes un homme à double facette mais il était beaucoup plus connu sous sa casquette de scientifique que politique. « Il s’est penché à la fois sur le côté scientifique en tant que tel mais aussi dans les domaines beaucoup plus connus par exemple l’histoire. Il a écrit sur l’Egypte et s’est penché sur les questions linguistiques, les langues négro-africaines etc. » et « Il a privilégié le côté scientifique que le côté politique. C’est pourquoi son côté politique n’a pas beaucoup prospéré », a-t-il poursuivi.
Quelques temps après la mort de Cheikh Anta, le professeur Birahim Moussa Gueye, alors Directeur des études du Cesti à l’époque,  se souvient : « j’avais écrit un article que j’avais remis à M. Djib Diédiou pour être publié au Soleil.  Dans cet article, je demandais à ce que Cheikh Anta soit le parrain de l’Université. Mais le Soleil l’avait sucré. Mais plus tard, j’ai été satisfait parce que mes collègues enseignants de la Faculté des Lettres s’étaient réunis après que le gouvernement s’est empressé  de donner le nom de Chekh Anta à l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) pour dire que ça c’est trop peu. C’est ainsi que l’Université a finalement porté le nom de Cheikh Anta.»
Selon M. Gueye, on ne reconnait pas l’intellectuel par le nombre de ses diplômes mais plutôt par sa capacité de pouvoir mettre son intelligence au service de sa communauté, de sa société. Ainsi, il invite la jeune génération à une meilleure exploitation de l’ouvre de Cheikh Anta dont le combat et le parcours font de lui un intellectuel de stature internationale.
Pour terminer, le professeur des Relations internationales au Cesti se dit inquiet de la récurrence des violences dans l’Université de Dakar qui porte le nom de ce grand penseur. Pour pallier à ces violences, M.GUEYE suggère la tenue des états généraux de l’Education au lieu, dit-il, des assises à la petite semaine qui regroupe un petit nombre de personnes.

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