vendredi 31 janvier 2014

Ukraine: l'armée menace de prendre ses responsabilités

Ukraine toujours en crise, l’armée a enjoint au président de « prendre des mesures d’urgence pour stabiliser le pays ». Le message est une menace à peine voilée aux manifestants. Viktor Ianoukovitch, bien qu’officiellement « malade », a abrogé les textes anti-manifestations et promulgué la loi d’amnistie votée jeudi au Parlement.
La « Grande muette » est donc sortie de sa réserve, en Ukraine, et c'est assez inhabituel de voir l'armée ukrainienne se mêler de la vie politique du pays de manière aussi ouverte.
On peut lire, dans un communiqué publié sur le site internet du ministère ukrainien de la Défense, que les militaires appellent le chef suprême des armées, c'est-à-dire le président Viktor Ianoukovitch, à prendre « des mesures d'urgence pour stabiliser la situation dans le pays ».
Dans son communiqué publié en début de journée, l'armée adresse une menace à peine voilée, évoquant une « escalade de la contestation qui menace l'intégrité territoriale de l'Ukraine ». S'agit-il simplement d'un soutien appuyé au président Viktor Ianoukovitch, ou d'un prélude à une intervention beaucoup plus musclée contre les manifestants ? Aucun scénario n'est à exclure, surtout après la fin des Jeux olympiques d'hiver, qui doivent se dérouler à Sotchi, en Russie voisine.

mardi 28 janvier 2014

Lettre ouverte des boursiers guinéens à l’extérieur au gouvernement

Les Boursiers guinéens de l'Extérier ont rédigé adressé au président de la République, un lettre ouverte au chef de l'Etat pour attirer son attention et celle de son gouvernement sur leurs conditions de vie qui ne cesse de se dégrader du jour au jour.
Le site d'information Guineenews en a eu une copie. Lire...http://guineenews.org/2014/01/lettre-ouverte-des-boursiers-guineens-a-lexterieur-au-gouvernement/

Quel avenir politique pour Blaise Compaoré ?

Lors du 1er Thé Débat, sous les
manguiers à la FKA, le dimanche 26 janvier 2014.
Le premier Thé débat du dimanche de l’année 2014 a réuni ce 25 janvier, au siège de la Fondation Konrad Adenauer, à Dakar, une trentaine de  boursiers et anciens boursiers. Durant quatre (4) tours d’horloge, ces derniers ont échangé sur la révision constitutionnelle en perspective au Burkina Fasso. Le choix de ce thème par le Réseau des Boursiers et Anciens Boursiers de la FKA (REBAFKA) s’explique à la fois par l’enjeu qu’il suscite mais surtout par le fait qu’il soit un sujet d’actualité, critère fondamental pour les thés débats qui se tiennent  régulièrement à la fin de chaque mois à la dite Fondation.
Dans son introduction, le président de la REBAFKA, Machtar Casset a procédé à un briefing de la situation qui prévaut au pays des « Hommes intègres ». Par la suite, il a tenu à saluer la forte présence de nouveaux boursiers qui ont massivement répondu présents à cette première table ronde sur l’actualité. Ce qui, selon lui, traduit leur engagement à s’inscrire dans une nouvelle dynamique leur mettant d’être entièrement en phase avec les idéaux qu’ils défendent.
« Pourquoi c’est généralement dans les pays francophones de l’Afrique que l’on assiste le plus souvent à des tentatives de révisions constitutionnelles par les chefs d’Etat pour se maintenir au pouvoir ? », s’est interrogé Emmanuel Millimono, secrétaire administratif du REBAFKA et modérateur de la rencontre. Ce qui est sûr, c’est que les intervenants étaient sur une même longueur d’onde sur le fait que ce n’est pas, en Afrique, un phénomène nouveau de voir un chef d’Etat vouloir modifier la constitution limitant ses mandats pour se représenter en vue de rester au pouvoir autant de fois qu’il veut. Une situation que les boursiers n’ont pas tout de même manqué de condamner et de déplorer.
Selon le journaliste et Webmaster du site d’information « Dernière minute », Amara Soumah, tout ce débat sur une éventuelle révision du fameux article 37 de la Constitution du Burkina Fasso a été emmené par François Compaoré, jeune frère du président. Pour M.Soumah , François Compaoré est un vrai manitou de l’entourage de son frère et  demeure très influent car beaucoup le considèrent même comme le « petit président ». L’argument brandi par F. Compaoré consiste à dire que son frère a besoin d’un troisième mandat pour parachever ses chantiers  tout en sachant qu’il est au pouvoir depuis 1987. Dans ce cas, on serait tenter de se demander à quand finiront ses chantiers ?
Quant à Lazare Akpahou, il a tenté d’apporter un élément de réponse pour expliquer le départ en cascade de certains ténors que le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti au pouvoir a enregistré ces derniers temps. Pour ce jeune béninois du CESTI, ces frondeurs ont choisi d’aller en dissidence parce que le président Blaise avait signé des accords avec dissidents qu’il n’a pas voulus respecter finalement. Ces accords prévoyaient qu’à l’issue de son second mandat, il devait partir et de leur laisser la place. Ce qui naturellement est loin d’être le cas. Parlant des événements qui pourraient se produire dans le futur dans l’ancienne haute Volta, Lazare laisse entendre qu’il sera difficile de présager sur ce qui pourrait éventuellement se passer. « La main qui nous dirige, c’est la France », a-t-il accusé en regrettant.
Pour  sa part, Sékouba Konaré s’est insurgé contre tout le temps que Blaise a passé au pouvoir et qu’à ce jour, on ne parle que de ses deux derniers mandats. Pour cet étudiant malien du Cesti, si Blaise Compaoré arrive à modifier la Constitution pour se représenter pour un troisième mandat, c’est pour s’éterniser au pouvoir. Son compatriote Mohamed Attaher Halidou, de son côté,  déplore l’absence de véritables politiques de gouvernance définies par les dirigeants africains. Ce juriste de formation n’a pas également manqué de dénoncer la déliquescence de institutions africaines qu’il qualifie de « coquilles vides ». Il a par ailleurs souligné que les constitutions de l’Afrique francophone ne sont qu’une simple copie de la Constitution de la Vème République française alors que, soutient-il, nos réalités sont toutes autres.
L’enjeu de cette crise qui se pointe à l’horizon au Burkina réside dans le fait que M.Compaoré craint que certains dossiers lourds de l’Etat ne le rattrape après avoir quitté le pouvoir malgré qu’il a fait voté une loi amnistiant tous les anciens chef d’Etat dans ce pays. Face à cet éventuel bras de fer qui se profile au Bukina Fasso, certains pensent que l’Union africaine et la Cédéao doivent rompre le silence et intervenir avant que l’irréparable ne soit commis.
Au terme de ces discussions asses intéressantes, caractérisées par une certaine hauteur dans les débats, plusieurs solutions ont été préconisées par les boursiers pour la consolidation et la pérennisation de la démocratie en Afrique. Ce sont entre autres :
·         L’éducation de nos peuples pour une meilleure conscientisation et changement des mentalités ;
·         La nécessité pour l’Afrique  de disposer des sociétés civiles fortes pouvant constituer des gardes fous et de contre-pouvoirs efficaces ;
·         Favoriser l’alternance au pouvoir ;
·         La mise en place des justices indépendantes ;
·         Revoir le statut, la mission et la formation de nos armées ;
·         Privilégier la non violence tout en n’excluant pas celle violente comme dernier recours. Car, comme le disait le président Abdou Diouf, je cite : « Les coups d’Etat sont imposés par la force et pourquoi ne pas imposer la démocratie par la force », fin de citation.
                                                                                                                                Mamadou Yaya Baldé


Audio:le traitement des informations relatives aux femmes décrié par une étude de l'article 19

Le manque de visibilité et la présence marginale des femmes dans les médias au Sénégal sont entre autres les conclusions assorties d'une étude commanditée par l'ONG l'article 19. La présentation du rapport de monitoring de cette étude a eu lieu ce 22 janvier 2014, à la Case-Foyer du Cesti par le journaliste, Tidiane Kassé.

jeudi 23 janvier 2014

GUINEE : RETOUR SUR LES FAITS SAILLANTS D’UNE TRANSITION POLITIQUE AGITEE

Il a fallu cinq ans (5) ans pour que la transition politique entamée le 3 décembre 2008 arrive à son terme avec l’élection de 114 députés à l’Assemblée nationale le 28 septembre 2013. Du capitaine Dadis au Pr. Alpha Condéen passant par le Général Sékouba Konaté, cette période transitoire reste marquée par des soubresauts et des balbutiements  attestant que la démocratie se situe encore, dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest, à un stade crépusculaire. Pour sauver cette transition, la communauté internationale a dû, à plusieurs reprises, intervenir pour arrondir les angles entre les acteurs politiques. A l’intérieur du pays, la mobilisation a été sans faille : la presse publique et privée, les organisations de défense des droits humains et de la société civile se sont impliquées de façon active pour aboutir à une issue heureuse. Quant au peuple de Guinée, il a fait preuve de maturité en se rendant aux urnes, dans le calme, les 27 juin 2010(date du 1er tour de la présidentielle), 24 octobre (date du second tour) et le 28 septembre 2013(jour des élections législatives) pour s’acquitter de son devoir civique. Avec l’élection de M. Kory Kondiano ce lundi 13 janvier 2014 à la tête de la nouvelle législature, une page de l’histoire politique de la Guinée se ferme. Avec ce nouveau parlement, le pays signe son retour définitif à l’ordre constitutionnel ouvrant donc une nouvelle ère et des nouveaux espoirs.
C’est le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé qui, tard dans la nuit du 22 au 23 décembre 2008, annonça la mort du président Général Lansana Conté. Après 24 ans de règne sans partage, ce dernier s’en va  laissant derrière lui un pays aux infrastructures quasi inexistantes et une population très pauvre. Le lendemain(le 23 décembre), un groupe de militaire s’empare du pouvoir. A sa tête, le capitaine Moussa Dadis Camara, l’homme au tempérament volcanique dont le nom était peu ou pas connu jusque là. Il est le président du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD). Comme dans tous les coups d’Etat, les premiers actes des auteurs de ce putsch ont consisté d’abord à la suspension de la constitution et la dissolution du gouvernement. Dans sa première déclaration, le nouvel homme fort a laissé entendre que le pouvoir et l’argent ne l’intéressent pas. Selon lui, sa mission était de « balayer » et partir.
Par ces propos, l’homme a rapidement bénéficié  d’un soutien quasi-total de la classe politique. Cependant, la communauté internationale condamne fermement le putsch et interdit à ses auteurs de fouler le territoire occidental notamment dans l’Union Européenne(UE). L’Union Africaine (UA) embouche la même trompette. Toute coopération avec Conakry est suspendue jusqu’au retour à un ordre constitutionnel. Les militaires s’engagent à l’organisation des élections législatives et présidentielle  libres et transparentes respectivement en octobre et décembre 2009. Des élections auxquelles aucun membre du gouvernement ni du CNDD, à commencer par le chef de la junte, aucun militaire ne seront candidats.
Par ailleurs, le capitaine Moussa Dadis Camara à la quête d’une certaine légitimité en vue d’asseoir et de consolider son pouvoir, s’attaque à la lutte contre la corruption et au narco trafic. Une action fortement saluée et qui lui a valu une certaine notoriété à travers l’adhésion d’une frange partie de la population à ce projet. C’est justement dans cette perspective que les «  Dadis Shows » étaient régulièrement diffusés sur les ondes des médias d’Etat notamment à la télévision nationale. De hauts fonctionnaires de l’Etat sont publiquement auditionnés lors de ces « Dadis Shows » et très souvent humiliés. Les cas du PDG russe de l’Usine d’Alumine de Fria, Pathienko et  Eryc Thiam en sont une parfaite illustration. Les diplomates n’échappent non plus. Lors d’une conférence de presse qu’il a convoqué à la Radiotélévision guinéenne pour  évaluer le chronogramme électorale, le chef de la junte s’en prend à l’ambassadeur de en Guinée, Karl Printz pour avoir demandé une précision : « Ce n’est pas vous qui m’avez donné le pouvoir. J’ai beaucoup de respect pour vous et de ce que l’Allemagne m’a légué…vous parlez à un président. C’est une provocation, vous voulez créer des problèmes ! », S’exclame-t-il, visiblement en colère.
A moins de 6 mois des échéances électorales annoncées en fin 2009, certaines déclarations fracassantes du chef de la junte laissaient perplexes et sceptiques bon nombre d’observateurs. De plus en plus, ses ambitions deviennent ambigües. La question d’une éventuelle candidature du capitaine Dadis alimente les débats. Au même moment, on assiste à la naissance un peu partout dans le pays à des « Mouvements Dadis doit rester » mais aussi à des « Mouvements Dadis doit partir ». Mais jusque là, le partenariat entre  le chef de la junte et les forces vives de la nation (Partis politiques, Syndicats, Société civile…) n’est pas rompu. L a déclaration fracassante ayant mis le feu aux poudres a été celle tenue le mercredi 15 avril à Boulbinet. Dans cette déclaration, il avait menacé d’ôter son treillis et de se présenter comme candidat en tant que citoyen guinéen au même titre que ses opposants. Dès lors, la rupture est consommée. Les partis politiques regroupés au sein du Forum des Forces vives de Guinée adoptent une stratégie consistant à faire appel aux manifestations de rue contre le pouvoir. Raison pour laquelle, les leaders politiques : Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, François Louncény Fall, Jean Marie Doré, Mouctar Diallo, Bah Oury…avaient fait appeler leurs militants le 28 septembre 2009 dans un grand stade Du même nom à Conakry. Les autorités interdisent la manifestation, et le capitaine Dadis en personne appelle le président de l’Union des Forces Républicaines(UFR), Sidya Touré à la veille de ladite manifestation à 1heure du matin pour tenter de le dissuader. Ce que les leaders ont refusé.
Le lundi 28 septembre, devant de leurs leaders, les militants et sympathisants envahissent le grand stade en scandant des chants du genre vive la liberté et en brandissant des pancartes hostiles au pouvoir militaire. Aux environs de 11 heures, la garde présidentielle composée des bérets rouges conduite par le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba fait irruption dans le stade et ouvre le feu sur les manifestants désarmés. Des femmes sont violées et violentées et les leaders tabassés et blessés. Quant au président de l’UFDG, il avait eu 4 de ses cotes cassées. Voulant se rendre à Dakar pour se soigner, les militaires bloquent son passeport à l’Aéroport. Il a fallu l’implication du président Abdoulaye Wade qui a envoyé un vol spécial pour l’évacuation de l’opposant. Sur le bilan de ce lundi noir, les chiffres sont contradictoires : la commission nationale d’enquête « indépendante » fait état de  63 morts et de 1480 blessés alors que les organisations de défense de droits de l’homme parlent elles de plus de 150 morts. Au lendemain de ces événements horribles ayant fait le tour du monde, le capitaine Dadis psychologiquement touché a nié toute responsabilité pénale sur ces massacre tout en incriminant les organisateurs de la marche. Pour une première, la fête nationale de l’indépendance a été fête sans grande pompe.
Le 3 décembre 2008 alors qu’il s’était rendu au camp Koundara pour régler un contentieux militaro-militaire, le chef de la junte va recevoir une balle tirée par son aide de camp, Toumba Diakité après une altercation survenue entre les deux. Toumba Diakité accuse son patron, le capitaine Dadis de vouloir lui faire porter l’entière responsabilité des massacre du 28 septembre en lui demander d’aller se présenter devant la commission des enquêteurs de l’ONU. A près ces événements, le chef de la junte est urgemment évacué au Maroc pour des soins médicaux. En mission au Liban, le ministre de la Défense nationale, le Général Sékouba Konaté rentre précipitamment à Conakry pour prendre les commandes du pays. Et le 15 janvier 2010, furent signés dans la capitale du Fasso, les fameux « Accords de Ouaga » entre le président Dadis visiblement affaibli avec ayant au front une grosse cicatrice et le  Général Sékouba Konaté. Ces accords feront de ce dernier, le président par intérim. Il sera chargé de la conduite de la transition dans une période de 6mois. Dans son discours du 6 janvier, il avait appelé tous les leaders exilés pour des raisons de sécurité de rentrer au pays. Le 19 janvier, Jean Marie Doré, président de l’Union pour le Progrès de la Guinée(UPG) et porte parole des Forces vives est nommé Premier ministre, chef du gouvernement de la transition. Toutefois, M. Doré va préciser que son équipe n’est pas un gouvernement de développement mais la mission essentielle sera l’organisation des élections dans un délai de 6 mois. Un Conseil National de Transition(CNT) sera mis aussi en place avec pour missions : le toilettage de la constitution, la rédaction d’un nouveau code électoral et l’adoption des lois ordinaires, faisant donc office d’organe législatif provisoire.
A la fin du mois de mai 2010, une campagne électorale d’un mois a été décrétée. Celle-ci a été émaillée de certaines violences par endroits. Le 27 juin 2010, 4,2 millions d’lecteurs sont convoqués aux urnes pour choisir leur président de la République entre 24 candidats dont une femme. Une caution de 400 millions de GNF avait été fixée pour chaque candidat. A l’issue des résultats définitifs du premier tour proclamés par la Cour Suprême, aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue. Par conséquent, les deux premiers à savoir Mamadou Cellou Dalein Diallo et Pr. Alpha Condé ayant recueilli respectivement 43,72 % contre 18% sont admis pour le second tour devant se tenir en principes 18 jours après la publication des résultats par la Cour suprême. Mais entre le premier et le second tour, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) décède à Paris le 14 septembre 2010 à quelques du second tour. Son vice-président Louncény Camara prend la tête de l’institution. Très rapidement, il a été contesté par l’Alliance Cellou Dalein Président qui l’accuse d’être partial et proche du candidat du RPG, Alpha Condé. Ce qui plonge la CENI dans une cacophonie totale et le pays dans une impasse. Il a fallu l’implication de la communauté internationale particulièrement l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Qai d’Orsay (Bernard Kouchner) pour décrisper la situation. C’est pourquoi, le 19 septembre 2010, l’expert malien des questions électorales, le Général Siaka Sangaré est nommé par décret président de la CENI.
C’est donc après 4 longs mois entre le premier et le second tour mais aussi une campagne électorale sur fond de tensions ethniques entre peuls et malinkés que les Guinéens se sont finalement rendus aux  urnes pour départager les deux candidats. Les résultats proclamés par la CENI, confirmés par la Cour suprême donnent  Alpha Condé vainqueur avec 52.52% contre 48.48% pour le candidat de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée(UFDG). Ce dernier  accepte les résultats tout en appelant ses militants au calme. Le 21 décembre 2010, le Pr. Alpha Condé officiellement proclamé vainqueur par le président de la Cour suprême le 2 décembre prête Son serment au palais du peuple en présence de plusieurs chefs d’Etat.
S’agissant des élections législatives, celles-ci devraient avoir lieu  6 mois près la tenue de la présidentielle. Mais le recrutement sans appel d’offres international de l’opérateur technique sud africain Waymark et la volonté de la CENI d’exclure les Guinéens de l’extérieur à ce scrutin ont créé un débat inutile pendant près d’un an plongeant le pays dans un blocage inédit. Le général Siaka Sangaré parti après l’élection présidentielle, le contesté Louncény Camara reprend la tête de la CENI. Avec la fameuse attaque du domicile privé du chef de l’Etat dans la nuit du 19 juillet, le pays plonge dans une autre crise. En dépit de l’absence de concertation et de confiance entre les acteurs de la transition, la CENI de Louncény se permet  d’élaborer des chronogrammes fantaisistes et non tenables. De ce fait, l’opposition renoue aux manifestations de rue pour exiger le départ de Louncény Camara et de Waymark. Ces manifestations sont très souvent soldées par des pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants ainsi que des scènes de pillages dans certains quartiers de la capitale. Le mercredi  5 septembre 2012, Louncény jette l’éponge. Au sortir d’une audience que le président Alpha Condé lui a accordée, celui qui disait que le mot démission n’existait pas dans son vocabulaire démissionne : un p’tit pas semble franchit.  Le jeudi 1er novembre 2012, Louncény est remplacé par Bakary Fofana issu de la société civile. Comme son prédécesseur, il est accusé d’avoir des accointances avec le pouvoir d’Alpha Condé.
Face à l’indifférence du pouvoir vis-à-vis des manifestations de rue récurrentes, le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit arrive à Conakry le 15 mai 2013 pour relancer le dialogue inter guinéen. Au terme de ce dialogue, un accord politique a été signé le 3 juillet 2013 par les représentants de la mouvance présidentielle et de l’opposition ayant ouvert la voix au scrutin et mis fin aux violences. Puis, un Comité de pilotage et de suivi des ces accords a été mis sur pied. La date du 24 septembre 2013 semble désormais tenable. Mais à quelques jours de celle-ci, la CENI n’était encore pas techniquement prête. Du coup, les deux parties sous l’égide du médiateur onusien mises d’accord. Ce qui  ramène la date des élections législatives au 28 septembre 2013, date à laquelle, les Guinéens ont, après plusieurs reports, élus leurs députés. Les résultats définitifs donnèrent au RPG-Arc-en-ciel et de ses alliés, une majorité simple au parlement. Quant au principal parti de l’opposition, il a eu 37 députés élus. L’autre fait marquant de ces élections aura été la perte par le parti au pouvoir de toutes les circonscriptions électorales de la capitale à l’Uninominal ; une première dans l’histoire du pays. Les dernières élections législatives dans ce pays remontent en juin 2002.
Convoqué par décret présidentiel, la première session parlementaire inaugurale tenue ce lundi 13 janvier est censée mettre un terme au cycle de violences que le pays ait connu cette dernière décennie. Après que ces députés sont installés, l’heure ne doit plus être aux calculs politiques et aux stratégies divisionnistes et va-t-en guerristes  mais plutôt à la réconciliation et au travail. Aux députés élus, ils doivent être en mesure  d’interpréter les textes de loi et des règlements. Cette interprétation consiste à comprendre le sens et la portée des textes qui leurs sont soumis pour adoption.

vendredi 17 janvier 2014

L’Economie sociale de marché : un fructueux débat sur ce modèle à la FKA



A LA FKA lors du Diner Débat





La Fondation Konrad Adenauer (FKA) a organisé ce jeudi 16 janvier, à son siège à Dakar, un Diner Débat.  M.Matthias Schäffer, conférencier et invité de la Fondation, a tenu un brillant exposé sur le thème : « L’Économie sociale de marché », un modèle à inspirer les modèles des économies africaines ? L’événement a connu la participation connu la participation d’éminentes personnalités mais également la présence des anciens et nouveaux boursiers de la Fondation.
Après le mot de bienvenue de Mme Andrea Kolb, représentante résidente suivi de la présentation du conférencier ainsi que des programmes de l’équipe de la Fondation, M. Schäffer a, dans son introduction, donné d’amples informations sur l’économie sociale de marché. Il a insisté sur la liberté personnelle qui constitue l’une des bases sur lesquelles repose  ce modèle économique. Il en est de même pour la propriété privée qui est un principe sacro-saint  de l’économie sociale de marché. C’est d’ailleurs pourquoi, dira le conférencier que la propriété privée est sauvegardée par l’article 14 de la Constitution de son pays.
Dans le processus  de la mise œuvre d’une économie sociale de marché durable et efficace, l’État a bien évidement un rôle fondamental à jouer. Ce rôle consiste à avoir un droit de regard sur le fonctionnement du système. Cela dit que l’État doit être un arbitre et non arbitraire. L’État ne doit non plus faire de l’interventionnisme mais de créer les conditions nécessaires favorables à l’investissement, au dialogue entre les acteurs mais également faire en sorte que le partenariat entre le patronat, les entrepreneurs, les emplois… soit  renforcé.
Dans son exposé, le conférencier est revenu sur quelques principes directeurs d’une économie sociale de marché. Parmi les quels, on peut citer entres autres : 
-LÉtat de droit : un système juridique fiable et démocratique constitue la base d’une économie efficace et durable. Il crée les prérequis pour une économie performante, une fonction publique efficace et proche du citoyen ainsi que pour la prise en compte des principes de la bonne gouvernance ;
-Droit de propriété et emploi : une structure économique efficace et durable doit être fondée sur la propriété privée qui place les droits de disposer des biens entre les mains des entrepreneurs et des ménages privés. La propriété privée crée la motivation pour créer des revenus par le travail, elle forme la base pour un entrepreneuriat innovateur ;
-La concurrence comme base : un ordre concurrentiel mondial basé  sur la libre formation des prix optimise l’allocation des biens rares. Le bon fonctionnement de la concurrence constitue le moteur de l’activité économique durable. Elle soutient l’efficacité et le progrès, renforce la responsabilité et empêche la création des monopoles ;
-Mise à disposition des biens publics par l’État : dans un ordre basé sur l’économie de marché, l’État doit fournir les biens publics que le marché ne fournit pas en quantité suffisante. Une infrastructure performante, une éducation de base et l’accès aux soins des services qui exigent la contribution de l’État. Ce dernier doit intervenir pour fournir des services sociaux de base. Les interventions de l’État doit  être limitées…
Après l’exposé et les séances de questions-réponses qui s’en sont suivies, la cérémonie s’est poursuivie avec la présentation du programme des bourses par Mme Ute. Bocandé, chargée des programmes. Très brièvement, elle a expliqué que les critères d’attribution de la bourse reposent essentiellement sur l’excellence et l’engagement. Elle a également fait savoir qu’au-delà de l’aide financière de la Fondation, celle-ci organise des activités de réflexion  à l’intention des boursiers afin de les outiller sur pas mal de domaines en vue de renforcer leurs capacités, le tout dans une cohésion totale. Par exemple, la Fondation prévoit dans ce cadre organise des manifestations et débats, des sorties pédagogiques après avoir constitué les boursiers en différents groupes de travail et la journée culturelle.
Après la présentation du Réseau des Boursiers et Anciens Boursiers de la Fondation Konrad Adenauer(REBAFKA) par son président, M. Makhtar Casset et le parrainage des nouveaux boursiers par les anciens, les échanges se sont poursuis à la Fondation jusqu’aux environ de 21h dans la plus grande joie et convivialité.



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