"Abdoulaye
Wade est une croisée d’un tigre
et d’un renard : Deux
animaux les plus redoutables de la jungle
pour cerner la personnalité et les actes de ce vieux briscard. Tigre pour sa combativité et renard pour sa ruse", selon l'analyste politique sénégalais, Yoro Dia.
Le coup médiatique et les déclarations fracassantes du
secrétaire général du Parti Démocratique Sénégalais, à l’occasion de son récent retour
à Dakar, laissent croire que cette arrivée est loin d’être le simple
retour d’un ancien président mais celui d’un
éternel opposant et chef de parti.
Un retour qui a sans
doute troublé le sommeil de l’actuel régime dont la plupart des membres sont
issus de son université. Ces derniers souffrent non seulement d’un manque
d’expérience mais aussi n’ont jamais été confrontés à un homme d’un tel charisme depuis leur prise du pouvoir. Toute chose qui justifie les
nombreuses déclarations maladroites
et cacophoniques de certains
membres du gouvernement à l’occasion de cette rentrée de Wade.
Et puis le contexte
actuel dans lequel intervient cette venue du pape du « Sopi » reste marqué par la hausse du chômage, le
faible taux du PIB et la forte demande sociale grandissante que Wade a su
exploité tout en se considérant comme l’homme providentiel de la situation
actuelle.
Au-delà de l’aspect
médiatique de cet événement, des véritables enjeux s’y trouvent : La
famille libérale a besoin d’un nouvel élan mobilisateur. Ainsi, les militants
du Pds attendent de Wade qu’il remette de l’ordre dans un parti mal en point en
vue de mieux se positionner sur le terrain politique à l’approche des élections
locales.
L’autre grand enjeu
reste bien évidemment l’affaire Karim Wade. Le père de ce dernier veut, devant
l’opinion publique, gagner le procès de Karim en mettant la pression sur un régime qui s’est
attaqué à son propre fils dont le jugement pour enrichissement illicite est
annoncé d’ici fin juin.
Et le moins que l’on
puisse dire, c’est qu’avec les rencontres qui ont récemment eu lieu entre l’ex-
porte parole de l’ancien président, sérigne
Mbacké Ndiaye et l’actuel chef
de l’Etat, Macky Sall, des négociations sécrètes sur le sort de Karim sont en
cours. Et ces tractations au plus haut sommet de l’Etat pourraient se
solder sur un éventuel non lieu dans
cette affaire.
Un scénario à ne pas exclure et qui ne serait pas une
première dans ce pays. D’autant plus que certaines voix de la mouvance
présidentielle parlent déjà d’une médiation
pénale.
Et on se souvient
encore du non lieu prononcé
dans l’affaire des chantiers de Thiès
qui avait conduit l’ancien premier ministre, Idrissa Seck en prison. Celui-ci était poursuivi pour
détournement de 40 milliards de
FCFA destinés à la cité des rails.
Ce qui est sûr,
Abdoulaye Wade, à travers ce retour, a réussi à faire passer son message.
Par ailleurs, cet
accueil populaire réservé à celui que les Sénégalais ont presque chassé le 25 mars 2012, est un signal fort à l’endroit du régime de Macky qui vient de boucler
ses deux ans au pouvoir et qui a très peu de réalisations à exhiber.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire