Forage de Niassanté |
La poussière est évidente. L’endroit est peu recommandable aux visiteurs qui portent des souliers. Les arbres sont quasiment dépourvus de leurs feuilles. Les pistes sont longées d’herbe, donnant un joli paysage à contempler : C’est l’entrée village de Niassanté. Composé de 32 hameaux, cette localité est située à 20 kilomètres de la communauté rurale de Mbane. Il est 13 heures, le soleil au zénith. La clémence de la nature décroit. Sans être interceptés par des feuillages, les rayons solaires frappent à pleins fouets le village. Essentiellement composés d’éleveurs peulhs, les habitants dans leur quasi totalité se ruent vers le forage, territoire de prédilection de ces populations et de leurs bêtes.
Au fur et à mesure que l’on s’approche de ce grand lieu de convergence, l’ambiance devient de plus en plus vive et festive. A une vingtaine de mètres, on aperçoit des hangars servant de lieu d’habitations et de surveillance érigés çà et là aux alentours dudit forage. Traditionnellement vêtues, les femmes vous accueillent par des sourires mesurés ainsi qu’avec des regards hésitants. Derrière elles, des enfants en mouvement. A l’image de leurs pères, ils sont habillés à l’africaine. Alors que certains vieux sont en grands boubous, les enfants ont les têtes coiffées de turbans noirs avec des pantalons bouffants qui leurs arrivent jusqu’à la plante du pied. Des centaines de charrettes conduites pour l’essentiel par des ânes sur lesquelles sont montés des femmes et des enfants, parfois de moins de 10 ans, entourent le forage à la quête d’eau. Les bidons de 20 litres se comptent par centaines. A cela s’y ajoutent des chambres à air qui attendent d’être remplies d’eau dont les propriétaires, en queue, s’impatientent sous le soleil visiblement exténués.
Dans ces conditions, avoir une goutte d’eau demeure un véritable parcours de combattant. Il faudra faire montre de dynamisme et de prestesse. Entre 11h et 13 heures, c’est impressionnant le nombre de bêtes qui y viennent s’abreuver. Le meuglement des bœufs joint au bruit sans arrêt émis par le moteur du forage donnent un tapage sans précédent étrangement vécu par les visiteurs. Sous l’effet du vent, le mouvement des vaches dégage une poussière qui surplombe tout le monde. Sous le forage, des hommes tirent des raccords qu’ils font monter et descendre de façon permanente. Ici, les hommes aussi bien les bêtes, on patauge dans la boue teintée d’ordures et de saletés diverses.
En raison, du manque criard de point d’eau dans le village et les hameaux environnants, les populations marchent des kilomètres (4 à 9 kilomètres) avant de rallier ce lieu pour avoir une goutte d’eau pour leur bétail, d’après les témoignages de certaines personnes rencontrées sur les lieux . Toutefois, cette eau, légèrement salée, n’est pas très propre pour la consommation. Elle est principalement utilisée pour la vaisselle et l’abreuvage du bétail. L’association des usagers du forage de Niassanté lance un appel à l’endroit des autorités afin qu’elles leur viennent en aide en vue d’atténuer les difficultés liées à l’accès à l’eau, denrée indispensable à la vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire