Assalih JAGHFAR chargé de com du bureau régional de l'Agence universitaire de la francophonie de Dakar |
Créé en 1974 à la suite
de la première réunion de la Conférence des recteurs des universités
francophones d’Afrique (Crua), le bureau régional de l’Agence universitaire de
la francophonie (Auf) est basé à Dakar au campus de l’Université Cheikh Anta
Diop. Depuis près de deux semaines, l’Auf se lance dans une course contre la
montre pour marquer sa partition au XVème Somment international de la
francophonie prévu les 29 et 30 novembre prochain à Dakar. Dans cet entretien,
le chargé de la communication de l’Auf revient sur le niveau des préparatifs de
sa structure en prélude à la rencontre internationale de Dakar, les services
gratuits ou non qu’offre le Campus numérique francophone de Dakar aux
enseignants chercheurs et les étudiants qui, pour la plupart, ignorent
l’existence même de cet instrument universitaire.
CESTI :
Le XVème Sommet de la francophonie c’est
dans moins d’une semaine. Comment l’Agence universitaire de la francophonie
(Auf) prépare-t-elle cette rencontre internationale de Dakar ?
Dès demain(23), nous
démarrerons certaines de nos activités notamment l’inauguration du village de
la francophonie, au grand Théâtre. Là, nous serons présents aux côtés des
opérateurs de la francophonie devant
lesquels nous allons exposer nos œuvres
pour montrer l’importance ou l’envergure de notre action sur le terrain. Nous
avons un certain nombre d’outils professionnels que nous avons édités et
distribuerons au public afin qu’il sache ce que nous faisons exactement sur le
terrain. Et puis arrivent ce dimanche
notre recteur Pr. Bernard Cerquiglin
et son équipe pour participer aux travaux du centre de Conférence de Diamniadio
aux côtés des chefs d’Etat et des gouvernements.
En
termes de préparatifs, où en êtes-vous
concrètement ?
Dès cette semaine, le
campus numérique francophone de Dakar participe à un certain nombre d’activités
organisées en partenariat avec l’Auf. C’est pourquoi, dès ce lundi, nous
participons au côté de l’Ucad au colloque « Senghor l’universel ».
Puis, nous avons aussi dans notre agenda, la table ronde sur « L’avenir du
français en Afrique subsaharienne », une activité portée par l’Ucad que
nous soutenons. De même, nous accueillons le 26 novembre dans nos locaux le
réseau des volontaires internationaux de la francophonie. Une équipe de 53
jeunes issus de diverses nationalités et qui sont formés en multiculturalisme.
Ces jeunes font partie de la promotion 2014-2015 et prendront part au Sommet.
En ce qui concerne le domaine qui nous intéresse plus spécifiquement, c’est le
projet « Numérique éducatif en santé ». C’est une activité qui sera
accueillie par le campus numérique francophone de Dakar et à l’issue de
laquelle, nous allons remettre des tablettes électroniques aux étudiants dans
les domaines de santé. Ces tablettes sont configurées et connectées à internet.
Toujours
en marge du sommet de la francophonie, on a remarqué ces derniers temps que
votre agence a eu des rencontres quasi-régulières avec la presse. Sur quoi étaient
axées les communications qui vous ont
poussé à aller vers les médias ?
La première action que nous avons eu en
direction de la presse, c’était dans le cadre d’une formation que nous avons
organisée ici sur le web 2.0. Mais nous nous sommes rendu compte que les
journalistes, pour la plupart, ne maitrisent pas ces outils. Au cours de cette
formation, nous les avons initiés à l’utilisation d’un certain nombre de
plateformes de réseaux sociaux notamment : facebook, twitter, linked.
Cette formation est la toute première action que nous avons organisée en
partenariat avec les comités scientifiques du sommet de la francophonie à trois
mois du sommet. Nous avons également réuni les 13 et 14 novembre autour d’un
colloque intitulé : « Femmes universitaires, femmes de pouvoir? »
Ce colloque avait réuni plus de 200 participants venus des différentes
universités publiques du Sénégal et même
de l’extérieur pour discuter sur le rôle et la représentativité des femmes dans
les universités. Ce colloque avait débouché sur 15 recommandations dont les 10
s’adressent aux chefs d’Etat et des gouvernements et les 5 autres en direction
de l’Auf elle-même. La particularité de ces recommandations c’est qu’elles
mettent tous un accent particulier sur la nécessité de promouvoir la parité dans les instances de prises de
décisions et plus particulièrement dans les espaces universitaires.
Quels
sont les projets ou les activités que l’Auf aura à présenter lors du
Sommet ?
Le Sommet de la
francophonie est une meilleure occasion pour nous de rendre plus visibles
nos projets. Parmi ces projets, il ya
celui de la modernisation des universités de Cote d’Ivoire. C’est un projet
d’expertise qui porte sur l’ingénierie
de la formation et l’ingénierie pédagogique. Il a été confié à l’Auf par
le ministère ivoirien de l’Enseignement supérieur et vise à soutenir la Côte
d’Ivoire après la crise. Nous mettons également en œuvre, en partenariat avec
l’Oif, le projet Opéra basé au Burkina Fasso et qui porte sur
l’alphabétisation.
Outre ces projets de
partenariat, nous avons nos propres projets : les formations ouvertes à
distance, les supports de communication que nous avons édités et exposerons au
grand public lors du Sommet. Ces outils pédagogiques renseignent sur les rôles
et services offerts aux étudiants et enseignants chercheurs afin qu’ils sachent
ce qu’un campus numérique peut leur offrir
Justement,
quels sont les services que le campus numérique de Dakar met à la disposition
des étudiants et enseignants chercheurs ?
Au niveau du campus
francophone de Dakar de l’Auf, les étudiants peuvent venir se connecter à
internet, faire des recherches, préparer leurs mémoires et thèses sans grand
coût. Le campus leur est ouvert. IL y a des étudiants qui connaissent notre
campus et le fréquentent régulièrement.
Nous avons une base de données documentaire qui s’appelle Scholarvox pour
laquelle, une fois l’étudiant inscrit au campus peut accéder gratuitement à
tous les livres disponibles. Il ne peut pas imprimer la totalité des pages mais
il y a une quantité de pages qui lui est destinée et qu’il pourra imprimer.
Nous avons une convention avec harmatèque qui nous donne un accès que nous
partageons avec nos étudiants de nos
universités membres. Au niveau du campus numérique francophone de Dakar, il y a
enfin un service dédié à l’accompagnement des étudiants et les enseignants
chercheurs à ficeler leur bibliographie et
à retrouver les ressources qui leurs sont nécessaires dans leur travail.
Par ailleurs, il
importe de souligner que nous disposons de deux types de campus. Il y a le
campus numérique francophone de Dakar de l’Ucad géré entièrement par l’agence
universitaire de la francophonie. Le second type de campus est celui des
universités partenaires. On a un à la BU, un à l’université de Ziguinchor et un
autre campus à l’Université Gaston
Berger de Saint-Louis. Dans ces espaces,
les étudiants viennent se connecter à internet où on a mis en place un
plateau technique auquel les étudiants et enseignants chercheurs ont le libre
accès à des bases de données payantes ou non, pour lesquelles l’Auf paye le
droit d’accès pour mettre à la disposition des étudiants ces services.
En
2013 certains candidats au concours du Cesti à qui on avait demandé c’est quoi
l’Auf, ils étaient incapables de donner la signification de cet acronyme. Que comptez-vous faire pour
être plus près de votre cible ?
Il y a de cela 4 ans,
l’Agence universitaire de la francophonie a pris un nouvel élan. D’habitude,
les étudiants reconnaissent l’Auf comme une structure qui distribue des
bourses. L’Auf n’est plus cette structure qui distribue des bourses. Elle a
changé de politique. Actuellement, l’Auf accompagne les structures et non les
individus. Nos bourses sont désormais octroyées aux responsables
d’universitaires porteurs de projets. Cependant, nous nous sommes rendu compte
de la nécessité de renforcer notre communication surtout en direction des
étudiants pour promouvoir au moins les services gratuits disponibles dans notre
campus numérique.